Le Nerf "Magique"

Identifié depuis l'antiquité grecque (IIème siècle), le nerf vague est connu dans la plupart des cas du grand public à travers le "malaise vagal".

Ce que l'on sait moins, c'est le rôle de régulateur et d'échange général entre les organes et le cerveau. Les informations qui remontent au cerveau représentent 80 % des échanges, les 20 % restants étant constitués d'informations de régulation à destination des organes.

Son rôle de régulateur cardiaque est connu depuis le début du 20ème siècle et ses propriétés anti-inflammatoires ont été mises en évidence au début des années 2000.

Quelques actions régulatrices * :

  • il influence la transmission des neurotransmetteurs clés (sérotonine, dopamine, noradrénaline ...) / Cerveau
  • il ralentit le rythme cardiaque après un effort ou un stress (d'où le malaise vagal en cas de stimulation trop intense) / Coeur
  • il diminue le calibre des bronches pour aider la respiration / Poumons
  • il participe au métabolisme du glucose / Foie
  • il diminue la sécrétion des sucs gastriques lors de la digestion / Estomac
  • il réduit la réponse inflammatoire / Rate
  • il participe à la contraction des muscles du tube digestif et est une voie privilégiée d'échanges entre ventre et cerveau / Intestin

 

Les dernières techniques *

Une voie d'action thérapeutique s'est ouverte ces dernières années autour des propriétés de ce nerf "magique" à travers notamment l'électrostimulation.

Depuis 1997, cette technique a été autorisée aux Etats-Unis par la FDA pour le traitement de l'épilepsie. Depuis le début des années 2000, des possibilités sont apparues à partir de travaux réalisés aux Etats-Unis autour de la réponse anti-inflammatoire constatée via le nerf vague. Des portes se sont alors ouvertes à divers traitement de type NSV (Neuro Stimulation Vagale) notamment en France au CHU de Grenoble.

Des possibilités thérapeutiques se mettent en place autour de pathologies diverses comme l'épilepsie, le maladie de Crohn, et même la dépression (autorisé aux Etats-Unis en 2005 mais pas encore en France).

Une personne plongée dans un état végétatif suite à un accident de la route à même été ramenée à un état de conscience minimal suite à une tentative d'électrostimulation réalisée à Lyon en 2016.

Bien que les études soient encore en cours et que les validations multiples soient nécessaires, des portes s'ouvrent sur un champ thérapeutique nouveau et prometteur.


Et la sophrologie dans tout ça ?

Si les avancées thérapeutiques existent, il ne faut pas oublier que la prévention est un axe de travail privilégié de notre profession. Si, comme évoqué précédemment, le nerf vague a une fonction régulatrice très étendue, il est à noter que l'impact des techniques psycho-corporelles, dont bien sûr la sophrologie, permettent de renforcer le "tonus vagal".

Une des observations autour de l'utilisation des NSV est que l'effet se trouve d'autant plus marqué que la durée de traitement est plus longue.

Aussi, à travers un entrainement régulier, nous pouvons participer à l'équilibre général de notre organisme en aidant notre nerf vague à réguler de façon harmonieuse les différents composants de notre corps et notamment le rythme cardiaque. De la même façon que la NSV améliore au fil du temps le fonctionnement et l'équilibre du nerf vague, l'entrainement sophrologique peut participer de ce fonctionnement à l'équilibre retrouvé. Nous pouvons donc prendre toute notre place dans ce rôle de prévention.

Dans une société où le stress chronique fait des ravages, le tonus du nerf vague se trouve diminué au fil du temps. Un travail de fond peut lui redonner le tonus nécessaire et ainsi prévenir en partie des pathologies à venir comme la dépression, les problèmes cardiaques ou les phénomènes inflammatoires.

Alors DU NERF QUE DIABLE ! ... entrainons nous.

 

* Voir Sciences et Avenir Mai 2018